L’immobilier tient une place très importante dans le patrimoine des français. La banque de France vient de publier une nouvelle étude sur la situation du patrimoine des français au 2ème trimestre 2023 que nous décryptons pour vous.
La banque de France publie dorénavant chaque trimestre une présentation et une analyse du patrimoine des ménages français. Le bulletin de janvier/février 2024 présente donc la situation de ce patrimoine au 2ème trimestre 2023.
Ces statistiques respectent une norme européenne qui permettra donc de réaliser des comparaisons réelles avec les autres pays de la zone Euro.
Le patrimoine net total des ménages français s’établit à 14 041 milliards d’euros. Déduction faite de l’inflation (c’est-à-dire en euros constants), il a augmenté de 23% depuis la fin de l’année 2009.
Le patrimoine moyen des ménages français est de 446 000 euros soit une hausse de 13% depuis 2009 en euros constants.
Le patrimoine médian (qui sépare le patrimoine des 50% des ménages les plus pauvres des 50% des ménages les plus riches) est lui seulement de 185 000 €, mais progresse tout de même de 5%.
La croissance de ce patrimoine depuis 2009 s’explique principalement par l’augmentation de la valeur du patrimoine immobilier dont ont bénéficié 60% des ménages les plus riches. Mais également par l'évolution de la valeur du patrimoine professionnel dont 20% des ménages les plus fortunés ont bénéficié.
Il est intéressant de comparer le patrimoine des ménages en les rassemblant par déciles, c’est à dire par série de 10% : des 10% les plus pauvres vers les 10% les plus riches.
10% des ménages se partagent 54,2% du patrimoine, contre 52,7% en 2009. Le patrimoine de ces français les plus riches a donc progressé un peu plus que la moyenne.
Le patrimoine des 50% des ménages les plus pauvres représente 5% du patrimoine de tous les ménages. Ce qui veut également dire que 50% des ménages (les plus riches) possèdent 95% du patrimoine total.
Les indices permettant de calculer les écarts de richesse entre les français montrent une très légère accentuation (+0,70%) depuis 2009.
Le patrimoine immobilier net représente en moyenne 55% du patrimoine total d’un ménage.
Ainsi, 60% des ménages détiennent 99% du patrimoine immobilier net d’emprunt. Ce qui ne signifie pas que 40% des ménages ne sont pas détenteurs d’immobiliers mais que la part des emprunts immobiliers vient réduire fortement le montant net du patrimoine.
Autre élément important, l’augmentation de la valeur du patrimoine immobilier net d’emprunt ne génère pas de revenu complémentaire pour la grande majorité des ménages car il s’agit principalement d’une plus-value latente. Cette plus-value n’est encaissée qu’en cas de revente du bien et peut diminuer en cas de baisse des prix immobiliers.
Les 10% les plus fortunés ont vu leur patrimoine professionnel passé de 21% à 24% de leur patrimoine net total entre 2009 et 2023. Ils possèdent d’ailleurs 87% du patrimoine professionnel non financier et 87% du patrimoine professionnel financier.
Pour les 50% les moins fortunés, ce patrimoine professionnel est passé de 4% à 5% sur la même période.
Sans surprise, la détention d’un patrimoine professionnel permet à une catégorie de ménages de s’enrichir.
On peut d’ailleurs rapprocher ces chiffres de l’étude de l’Insee sur le patrimoine brut des ménages début 2018. Les agriculteurs, artisans, commerçants, chefs d’entreprise et professions libérales sont les catégories socio-professionnelles avec le patrimoine moyen le plus important. 
Une autre étude de l’INSEE « Début 2021, 92 % des avoirs patrimoniaux sont détenus par la moitié des ménages » présente notamment la détention du patrimoine par les 1% des français les plus riches. Ils détiennent ainsi :
On pourra noter que, selon cette étude, les inégalités de patrimoine sont un peu moins élevées en France que dans l’ensemble de la zone euro.
Ainsi, les 10% des ménages les plus aisés se partagent 56% du patrimoine total contre 54% en France. En revanche, 50% des européens les moins fortunés possèdent, comme en France, 5% du patrimoine total.
L’immobilier rural est souvent le support d’une activité professionnelle (agriculture, viticulture, …). Le patrimoine professionnel de cette catégorie socio-professionnelle est souvent important. L’adage disant qu’un « agriculteur vit pauvre et meurt riche » est malheureusement trop souvent vrai.
L’investissement dans un domaine touristique (gîtes, maison d’hôtes, …) nécessite également un investissement patrimonial fort qui se reflètera dans la composition future du patrimoine.
L’immobilier rural est également un support d’investissement clé pour les ménages les plus aisés (dans les forêts, les terres agricoles ou des propriétés de prestige par exemple).
Mais l’immobilier rural peut également être simplement un lieu de résidence qui permet de profiter de grands espaces, de calme et d’un lien particulier avec la nature.
